Terres à (a)ménager

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Terres à (a)ménager

Les chiffres sont connus, presque trop familiers : chaque année, 65 000 ha de sol sont artificialisés, majoritairement du fait du développement des zones d’activité, puis de la progression de l’habitat individuel dans des zones où la vacance augmente, voire parfois où la population décroît.

L’union européenne a annoncé en 2011 l’objectif de « zéro artificialisation nette » en 2050 et la France a été le premier pays européen à lui emboîter le pas (via le Plan Biodiversité présenté en juillet 2018, il y a tout juste un an, par l’avant-dernier ministre de l’écologie, Nicolas Hulot). Un objectif ambitieux sans toutefois d’objectif ni horizon précis.

Le département de Loire-Atlantique a organisé le 17 juin dernier un colloque sur ce sujet, avec l’objectif d’explorer les outils, les acteurs et les coûts de méthodes qui oscillent entre l’aménagement vertueux et la renaturation (presque) impossible.

Car dans cette exhortation au zéro artificialisation nette, le « nette » interroge. Peut-on « désartificialiser » ? Ne risque-t-on pas de monter des « usines à gaz » de calculs et outils pour évaluer, compenser tout en perdant de vue que l’objectif principal est d’éviter ?

Sur le sujet de la renaturation, Marc Barra, écologue à l’agence régionale de la biodiversité d’île de France prône la multiplication des techniques et des initiatives, depuis les toitures végétalisées jusqu’à l’agriculture urbaine en maximisant la biodiversité.

Reforest’Action développe celle d’Akira Miyawaki, un botaniste japonais, qui permet de planter des forêts 30 fois plus denses que des forêts replantées, en un temps record (et pour des coûts très élevés) sur des terrains appauvris ou dégradés. Elles sont constituées de 30 à 100 espèces différentes et constituent de véritables réservoirs de biodiversité. De quoi nous faire croire au concept de « Nature en ville » voire de « Forêts urbaines » qui envahissent les discours politique en cette année pré-électorale. Son fondateur, Stéphane Hallaire reconnaît toutefois que, si ces démarches urbaines ne sont pas les plus efficaces, elles attirent la quasi-totalité des financements au détriment de projets ruraux...sans parler de ceux qu’il est urgent de développer en Afrique et en Asie, mais qui n’intéressent personne…

Alors, pourquoi ne pas essayer, chacun à sa mesure, sur son SCOT, son PLU, son lotissement ?

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